mmant
c'est une soeur, c'est un frere
qui nous devance un moment
tous ceux enfin dont la vie
un jour ou l'autre ravie,
enporte une part de nous
murmurent sous la pierre
"vous qui voyez la lumiere
de nous vous souvenez vous?"
Voila les feuilles sans seve
qui tombent sur le gazon
voila le vent qui s'eleve
et gemit dans le vallon
voila l'errante hirondelle
qui rase du bout de l'aile
l'eau dormante des marais
voila l'enfant des chaumieres
qui glane sur les bruyeres
le bois tombe des forets
La femme d'Hector disque 5
Intro :
D - A7 - D - A7
D A7
1. En notre tour de babel
D A7
laquelle est la plus belle
D A7
la plus aimable parmi
D F#7
les femmes de nos amis?
F#7 Bm
Laquelle est notre vrai nounou
F#7 G
La p'tite soeur des pauvres de nous
G =20
Dans le guignon toujours presente
F#7 (Break) F#7
Quelle est cette fee bienfaisante
CHORUS
Em F#7 Bm
C'est pas la femme de bertrand
F#7 =20
Pas la femme de gontrand
Bm
Pas la femme de pamphile
Em A7 D
C'est pas la femme de firmin
Em
Pas la femme de germain
Em A7 D
Ni celle de benjamin
G A7 D
C'est pas la femme d'honore
B7 Em
Ni celle de desire
F#7 Bm
Ni celle de teophile
Em F#7 Bm
Encore moins la femme de nestor
F#7 Bm A7 (Bm on last chorus)
Non, c'est la femme d'hector.
Comme nous dansons devant
Le buffet bien souvent
On a toujours peu ou prou
Les bras cribles de trous...
Qui raccomode ces malheurs
De fils de toutes les couleurs
Qui brode, divine cousette,
des arcs-en-ciel a nos chaussettes?
Refrain
Quand on nous prend la main
Sacre bon dieu dans un sac
Et qu'on nous envoie planter
Des choux a la sante
Quelle est celle qui, prenant modele
Sur les vertus des chiens fideles
Reste a l'arret devant la porte
En attendant que l'on ressorte
Refrain
Et quand l'un d'entre nous meurt
Qu'on nous met en demeure
De debarasser l'hotel
De ses restes mortels
Quelle est celle qui r'mu tout paris
Pour qu'on lui fasse, au plus bas prix
Des funerailles gigantesques
Pas nationales, non, mais presque?
Refrain
Et quand vient le mois de mai
Le joli temps d'aimer
Que sans echo, dans les cours,
Nous hurlons a l'amour
Quelle est celle qui nous plaint beaucoup
Quelle est celle qui nous saute au cou
Qui nous dispense sa tendresse
Toutes ses economies d'caresses ?
Refrain
Ne jetons pas les morceaux
De nos coeurs aux pourceaux
Perdons pas notre latin
Au profit des pantins
Chantons pas la langue des dieux
Pour les balourds, les fess'mathieux
Les paltoquets, ni les bobeches
Les foutriquets, ni les pimbeches,
dernier Refrain
Ni pour la femme de bertrand
Pour la femme de gontrand
Pour la femme de pamphile
Ni pour la femme de firmin
Pour la femme de germain
Pour celle de benjamin
Ni pour la femme d'honore
La femme de desire
La femme de teophile
Encore moins pour la femme de nestor
Mais pour la femme d'hector.
Les Philistins disque 3
Poème de Jean Richepin
Philistins, épiciers
Tandis que vous caressiez,
Vos femmes
En songeant, aux petits
Que vos grossiers appétits
Engendrent
Vous pensiez, Ils seront
Menton rasé, ventre rond
Notaires
Mais pour bien vous punir
Un jour vous voyez venir
Sur terre
Des enfants non voulus
Qui deviennent chevelus
Poètes
Trompe la mort disque 12
Avec cette neige foison
Qui coiffe, coiffe ma toison,
On peut me croire vue de nez
Blanchi sous le harnais.
Eh bien, Mesdames et Messieurs,
C'est rien que de la poudre aux yeux,
C'est rien que de la comdie,
Que de la parodie.
C'est pour tenter de couper court
A l'avance du temps qui court,
De persuader ce vieux goujat
Que tout le mal est fait deja.
Mais dessous la perruque j'ai
Mes vrais cheveux couleur de jais.
C'est pas demain la veille, bon Dieu !
De mes adieux.
Et si j'ai l'air moins guilleret,
Moins solide sur mes jarrets,
Si je chemine avec lenteur
D'un train de snateur,
N'allez pas dire "Il est perclus"
N'allez pas dire "Il n'en peut plus ".
C'est rien que de la comdie,
Que de la parodie.
Histoire d'endormir le temps,
Calculateur impnitent,
De tout brouiller, tout embrouiller
Dans le fatidique sablier.
En fait,l'envers du decor,
Comme vingt ans, je trotte encore.
C'est pas demain la veille, bon Dieu !
De mes adieux.
Et si mon coeur bat moins souvent
Et moins vite qu'auparavant,
Si je chasse avec moins de zele
Les gentes demoiselles,
Pensez pas que je sois blase
De leurs caresses, leurs baisers,
C'est rien que de la comdie,
Que de la parodie.
Pour convaincre le temps berne
Qu'mes ftes galantes sont terminees,
Que je me retire en coulisse,
Que je n'entrerai plus en lice.
Mais je reste un sacr gaillard
Toujours actif, toujours paillard.
C'est pas demain la veille, bon Dieu!
De mes adieux.
Et si jamais au cimetire,
Un de ces quatre, on porte en terre,
Me ressemblant s'y tromper,
Un genre de macchabe,
N'allez pas noyer le souffleur
En lchant la bonde vos pleurs,
Ce sera rien que comdie
Rien que fausse sortie.
Et puis, coup de theatre, quand
Le temps aura leve le camp,
Estimant que la farce est jouee
Moi tout heureux, tout enjoue,
J' m'exhumerai du caveau
Pour saluer sous les bravos.
C'est pas demain la veille, bon Dieu !
De mes adieux.
Les ricochets disque 12
J'avais dix-huit ans
Tout juste et quittant
Ma ville natale
Un beau jour, o gue
Je vins debarquer
dans la capitale
J'entrai pas aux cris
D'"A nous deux Paris"
En Ile-de-France
Que ton Rastignac
N'ait cure, Balzac !
De ma concurrence (biS)
Gens en place, dormez
Sans vous alarmer,
Rien ne vous menace
Ce n'est qu'un jeune sot
qui monte a l'assaut
du p'tit montparnasse
On n's'etonnera pas
Si mes premiers pas
tout droit me menerent
Au pont Mirabeau
pour un coup de chapeau
A l'Apolinaire (bis)
Bec enfarine
Pouvaisje deviner
Le remue-mnage
Que dans mon destin
Causerait soudain
Ce plerinage ?
Que circonvenu
Mon caeur ingenu
Allait faire des siennes
Tomber amoureux
De sa toute pre-
miere Parisienne.(bis)
N'anticipons pas,
Sur la berge en bas
Tout contre une pile,
La belle tchait
D' fair' des ricochets
D'un' main malhabile
Moi, dans ce temps-la
Je n' dis pas cela
En bombant le torse,
L'air avantageux
J'tais a ce jeu
De premire force. (bis)
Tu m' donn's un baiser,
Ai=je propose
A la demoiselle;
Et moi, sans retard
J' t'apprends de cet art
Toutes les ficelles.
Affaire conclue,
En une heure elle eut,
L'adresse requise.
En change, moi
J' cueillis plein d'moi
Ses lvres exquises. (bis)
Et durant un temps
Les journaux d'antan
D'ailleurs le relatent
Fallait se lever
Matin pour trouver
Une pierre plate.
On redessina
Du pont d'Iena
Au pont Alexandre
Jusqu' Saint-Michel,
Mais notre echelle,
La carte du tendre. (bis)
Mais c'tait trop beau:
Au pont Mirabeau
La belle volage
Un jour se perchait
Sur un ricochet
Et gagnait le large.
Ell' me fit faux-bond
Pour un vieux barbon,
La petite ingrate,
Un Crsus vivant
Detail aggravant
Sur la rive droite. (bis)
J'en pleurai pas mal,
Le flux lacrymal
Me fit la quinzaine.
Au viaduc d'Auteuil
Parait qu'a vue d'oeil
Grossissait la Seine.
Et si, pont d' l'Alma,
J'ai pas noy ma
Detresse ineffable,
C'est qu' l'eau coulant sous
Les pieds du zouzou
etait imbuvable. (bis)
Et qu' j'avais acquis
Cett' conviction qui
Du reste me navre
Que mort ou vivant
Ce n'est pas souvent
Qu'on arrive au havre.
Nous attristons pas,
Allons de ce pas
Donner, debonnaires,
Au pont Mirabeau
Un coup de chapeau
A l'Apollinaire. (bis)
DON JUAN disque 12
Gloire a qui freine a mort, de peur d'ecrabouiller
Le herisson perdu, le crapaud fourvoye !
Et gloire a don Juan, d'avoir un jour souri
A celle a qui les autres n'attachaient aucun prix !
Cette fille est trop vilaine, il me la faut.
Gloire au flic qui barrait le passage aux autos
Pour laisser traverser les chats de Lautaud !
Et gloire a don Juan d'avoir pris rendez-vous,
Avec la dalaisse, que l'amour dasavoue !
Cette fille est trop vilaine, il me la faut.
Gloire au premier venu qui passe et qui se tait
Quand la canaille crie " haro sur le baudet " !
Et gloire a don Juan pour ses galants discours
A celle a qui les autres faisaient jamais la cour !
Cette fille est trop vilaine, il me la faut.
Et gloire a ce cure sauvant son ennemi
Lors du massacre de la Saint-Barthlemy !
Et gloire a don Juan qui couvrit de baisers
La fille que les autres refusaient d'embrasser !
Cette fille est trop vilaine, il me la faut.
Et gloire a ce soldat qui jeta son fusil
Plutot que d'achever l'otage a sa merci !
Et gloire a don Juan d'avoir ose trousser
Celle dont le jupon restait toujours baisse !
Cette fille est trop vilaine, il me la faut
Gloire a la bonne soeur qui, par temps pas tres chaud
Degela dans sa main le penis du manchot
Et gloire a don Juan qui fit reluire un soir
Ce cul desherite ne sachant que s'asseoir
Cette fille est trop vilaine, il me la faut
Gloire a qui n'ayant pas d'ideal sacro-saint
Se borne a ne pas trop emmerder ses voisins!
Et gloire a don Juan qui rendit femme celle
Qui, sans lui, quelle horreur! serait morte pucelle!
Cette fille est trop vilaine, il me la faut
Je suis un voyou disque 2
Ci-gît au fond de mon coeur une histoire ancienne,
Un fantôme, un souvenir d'une que j'aimais...
Le temps, à grands coups de faux, peut faire des siennes,
Mon bel amour dure encore, et c'est à jamais...
J'ai perdu la tramontane
En trouvant Margot,
Princesse vêtu' de laine,
Déesse en sabots...
Si les fleurs, le long des routes,
S'mettaient à marcher,
C'est à la Margot, sans doute,
Qu'ell's feraient songer...
J'lui ai dit: « De la Madone,
Tu es le portrait ! »
Le Bon Dieu me le pardonne,
C'était un peu vrai...
Qu'il me pardonne ou non,
D'ailleurs, je m'en fous,
J'ai déjà mon âme en peine:
Je suis un voyou.
La mignonne allait aux vêpres
Se mettre à genoux,
Alors j'ai mordu ses lèvres
Pour savoir leur goût...
Ell' m'a dit, d'un ton sévère:
« Qu'est-ce que tu fais là ? »
Mais elle m'a laissé faire,
Les fill's, c'est comm' ça...
J'lui ai dit: « Par la Madone,
Reste auprès de moi ! »
Le Bon Dieu me le pardonne,
Mais chacun pour soi...
Qu'il me pardonne ou non,
D'ailleurs, je m'en fous,
J'ai déjà mon âme en peine:
Je suis un voyou.
C'était une fille sage,
A « bouch', que veux-tu ? »
J'ai croqué dans son corsage
Les fruits défendus...
Ell' m'a dit d'un ton sévère:
« Qu'est-ce que tu fais là ? »
Mais elle m'a laissé faire,
Les fill's, c'est comm' ça...
Puis, j'ai déchiré sa robe,
Sans l'avoir voulu...
Le Bon Dieu me le pardonne,
Je n'y tenais plus !
Qu'il me pardonne ou non,
D'ailleurs, je m'en fous,
J'ai déjà mon âme en peine:
Je suis un voyou.
J'ai perdu la tramontane
En perdant Margot,
Qui épousa, contre son âme,
Un triste bigot...
Elle doit avoir à l'heure,
A l'heure qu'il est,
Deux ou trois marmots qui pleurent
Pour avoir leur lait...
Et, moi, j'ai tété leur mère
Longtemps avant eux...
Le Bon Dieu me le pardonne,
J'étais amoureux !
Qu'il me pardonne ou non,
D'ailleurs, je m'en fous,
J'ai déjà mon âme en peine:
Je suis un voyou.
La chasse aux papillons disque 1
Un bon petit diable à la fleur de l'age,
La jambe légère et l'oeil polisson,
Et la bouche plein' de joyeux ramages,
Allait à la chasse aux papillons.
Comme il atteignait l'oré du village,
Filant sa quenouille, il vit Cendrillon,
Il lui dit: « Bonjour, que Dieu te ménage,
J' t'emmène à la chasse aux papillons. »
Cendrillon, ravi' de quitter sa cage,
Met sa robe neuve et ses botillons;
Et bras d'ssus bras d'ssous vers les frais bocages
Ils vont à la chasse aux papillons.
Ils ne savaient pas que, sous les ombrages,
Se cachait l'amour et son aiguillon,
Et qu'il transperçait les coeurs de leur âge,
Les coeurs des chasseurs de papillons.
Quand il se fit tendre, ell' lui dit: « J' présage
Qu' c'est pas dans les plis de mon cotillon,
Ni dans l'échancrure de mon corsage,
Qu'on va-t-à la chasse aux papillons. »
Sur sa bouche en feu qui criait: « Sois sage ! »
Il posa sa bouche en guis' de bâillon,
Et c' fut l' plus charmant des remu'-ménage
Qu'on ait vu d' mémoire de papillon.
Un volcan dans l'âme, i' r'vinr'nt au village,
En se promettant d'aller des millions,
Des milliards de fois, et mêm' d'avantage,
Ensemble à la chasse aux papillons.
Mais tant qu'ils s'aim'ront, tant que les nuages
Porteurs de chagrins, les épargneront,
I' f'ra bon voler dans les frais bocages,
I f'ront pas la chasse aux papillons.
Comme hier disque 1
Hé! donn' moi ta bouche, hé ! ma jolie fraise !
L'aube a mis des frais's plein notr' horizon.
Garde tes dindons, moi mes porcs, Thérèse.
Ne r'pouss' pas du pied mes p'tits cochons.
Va, comme hier ! comme hier ! comme hier !
Si tu ne m'aimes point, c'est moi qui t'aim'rons.
L'un tient le couteau, l'autre la cuiller:
La vie, c'est toujours les mêmes chansons.
Pour sauter l' gros sourceau de pierre en pierre,
Comme tous les jours mes bras t'enlèv'ront.
Nos dindes, nos truies nous suivront légères.
Ne r'pouss' pas du pied mes p'tits cochons.
Va, comme hier ! comme hier ! comme hier !
Si tu ne m'aimes point, c'est moi qui t'aimerons.
La vie, c'est toujours amour et misère.
La vie, c'est toujours les mêmes chansons.
J'ai tant de respect pour ton coeur, Thérèse.
Et pour tes dindons, quand nous nous aimons.
Quand nous nous fâchons, hé ! ma jolie fraise,
Ne r'pouss' pas du pied mes p'tits cochons.
Va, comme hier ! comme hier ! comme hier !
Si tu ne m'aimes point, c'est moi qui t'aim'rons.
L'un tient le couteau, l'autre la cuiller:
La vie, c'est toujours la même chanson.
La mauvaise herbe disque 2
Quand l' jour de gloire est arrivé,
Comm' tous les autr's étaient crevés,
Moi seul connus le déshonneur
De n' pas êtr' mort au champ d'honneur.
Je suis d'la mauvaise herbe,
Braves gens, braves gens,
C'est pas moi qu'on rumine
Et c'est pas moi qu'on met en gerbe...
La mort faucha les autres
Braves gens, braves gens,
Et me fit grâce à moi,
C'est immoral et c'est comm' ça !
La la la la la la la la
La la la la la la la la
Et je m' demand'
Pourquoi, Bon Dieu,
Ca vous dérange
Que j' vive un peu...
Et je m' demand'
Pourquoi, Bon Dieu,
Ca vous dérange
Que j' vive un peu...
La fille à tout l' monde a bon coeur,
Ell' me donne, au petit bonheur,
Les p'tits bouts d' sa peau, bien cachés,
Que les autres n'ont pas touchés.
Je suis d' la mauvaise herbe,
Braves gens, braves gens,
C'est pas moi qu'on rumine
Et c'est pas moi qu'on met en gerbe...
Elle se vend aux autres,
Braves gens, braves gens,
Elle se donne à moi,
C'est immoral et c'est comme ça !
La la la la la la la la
La la la la la la la la
Et je m' demand'
Pourquoi, Bon Dieu,
Ca vous dérange
Qu'on m'aime un peu...
Et je m' demand'
Pourquoi, Bon Dieu,
Ca vous dérange
Qu'on m'aime un peu...
Les hommes sont faits, nous dit-on,
Pour vivre en band', comm' les moutons.
Moi, j' vis seul, et c'est pas demain
Que je suivrai leur droit chemin.
Je suis d' la mauvaise herbe,
Braves gens, braves gens,
C'est pas moi qu'on rumine
Et c'est pas moi qu'on met en gerbe...
Je suis d' la mauvaise herbe,
Braves gens, braves gens,
Je pousse en liberté
Dans les jardins mal fréquentés !
La la la la la la la la
La la la la la la la la
Et je m' demand'
Pourquoi, Bon Dieu,
Ca vous dérange
Que j' vive un peu...
Et je m' demand'
Pourquoi, Bon Dieu,
Ca vous dérange
Que j' vive un peu...
La légende de la nonne disque 3
Venez, vous dont l'oeil étincelle,
Pour entendre une histoire encor,
Approchez: je vous dirai celle
De doña Padilla del Flor.
Elle était d'Alanje, où s'entassent
Les collines et les halliers. --
Enfants, voici des boeufs qui passent,
Cachez vos rouges tabliers.
Il est des filles à Grenade,
Il en est à Séville aussi,
Qui, pour la moindre sérénade,
A l'amour demandent merci;
Il en est que parfois embrassent,
Le soir, de hardis cavaliers. --
Enfants, voici des boeufs qui passent,
Cachez vos rouges tabliers.
Ce n'est pas sur ce ton frivole
Qu'il faut parler de Padilla,
Car jamais prunelle espagnole
D'un feu plus chaste ne brilla;
Elle fuyait ceux qui pourchassent
Les filles sous les peupliers. --
Enfants, voici des boeufs qui passent,
Cachez vos rouges tabliers.
Elle prit le voile à Tolède,
Au grand soupir des gens du lieu,
Comme si, quand on n'est pas laide,
On avait droit d'épouser Dieu.
Peu s'en fallut que ne pleurassent
Les soudards et les écoliers. --
Enfants, voici des boeufs qui passent,
Cachez vos rouges tabliers.
Or, la belle à peine cloitrée,
Amour en son coeur s'installa.
Un fier brigand de la contrée
Vint alors et dit: Me voilà !
Quelquefois les brigands surpassent
En audace les chevaliers. --
Enfants, voici des boeufs qui passent,
Cachez vos rouges tabliers.
Il était laid: les traits austères,
La main plus rude que le gant;
Mais l'amour a bien des mystères,
Et la nonne aima le brigand.
On voit des biches qui remplacent
Leurs beaux cerfs par des sangliers. --
Enfants, voici des boeufs qui passent,
Cachez vos rouges tabliers.
La nonne osa, dit la chronique,
Au brigand par l'enfer conduit,
Aux pieds de Sainte Véronique
Donner un rendez-vous la nuit,
A l'heure où les corbeaux croassent,
Volant dans l'ombre par milliers. --
Enfants, voici des boeufs qui passent,
Cachez vos rouges tabliers.
Or quand, dans la nef descendue,
La nonne appela le bandit,
Au lieu de la voix attendue,
C'est la foudre qui répondit.
Dieu voulu que ses coups frappassent
Les amants par Satan liés. --
Enfants, voici des boeufs qui passent,
Cachez vos rouges tabliers.
Cette histoire de la novice,
Saint Ildefonse, abbé, voulut
Qu'afin de préservé du vice
Les vierges qui font leur salut,
Les prieurs la racontassent
Dans tous les couvents réguliers. --
Enfants, voici des boeufs qui passent,
Cachez vos rouges tabliers.
Gastibelza (L'homme `la carabine) disque 3
Gastibelza, l'homme à la carabine,
Chantait ainsi:
« Quelqu'un a-t-il connu doña Sabine ?
Quelqu'un d'ici ?
Chantez, dansez, villageois ! la nuit gagne
Le mont Falu... --
Le vent qui vient à travers la montagne
Me rendra fou.
« Quelqu'un de vous a-t-il connu Sabine,
Ma señora ?
Sa mère était la vieille maugrabine
D'Antequera,
Qui chaque nuit criait dans la tour Magne
Comme un hibou... --
Le vent qui vient à travers la montagne
Me rendra fou.
« Vraiment, la reine eût près d'elle été laide
Quand, vers le soir,
Elle passait sur le pont de Tolède
En corset noir.
Un chapelet du temps de Charlemagne
Ornait son cou... --
Le vent qui vient à travers la montagne
Me rendra fou.
Le roi disait, en la voyant si belle,
A son neveu:
« Pour un baiser, pour un sourire d'elle,
Pour un cheveu,
Infant don Ruy, je donnerai l'Espagne
Et le Pérou !
Le vent qui vient à travers la montagne
Me rendra fou.
« Je ne sais pas si j'aimais cette dame,
Mais je sais bien
Que, pour avoir un regard de son âme,
Moi, pauvre chien,
J'aurai gaîment passé dix ans au bagne
Sous les verrous... --
Le vent qui vient à travers la montagne
Me rendra fou.
« Quand je voyais cette enfant, moi le pâtre
De ce canton,
Je croyais voir la belle Cléopâtre,
Qui, nous dit-on,
Menait César, empereur d'Allemagne,
Par le licou... --
Le vent qui vient à travers la montagne
Me rendra fou.
« Dansez, chantez, villageois, la nuit tombe
Sabine, un jour,
A tout vendu, sa beauté de colombe,
Tout son amour,
Pour l'anneau d'or du comte de Saldagne,
Pour un bijou... --
Le vent qui vient à travers la montagne
M'a rendu fou.
Les croquants disque 3
Les croquants vont en ville, à cheval sur leurs sous,
Acheter des pucelle' aux saintes bonnes gens,
Les croquants leur mett'nt à prix d'argent
La main dessus, la main dessous...
Mais la chair de Lisa, la chair fraîch' de Lison
(Que les culs cousus d'or se fass'nt une raison!)
C'est pour la bouch' du premier venu
Qui' a les yeux tendre' et les mains nues...
Refrain
Les croquants, ça les attriste, ça
Les étonne, les étonne,
Qu'une fille, une fill' bell' comm' ça,
S'abandonne, s'abandonne
Au premier ostrogoth venu:
Les croquants, ça tombe des nues.
Les fill's de bonnes moeurs, les fill's de bonne vie,
Qui' ont vendu leur fleurette à la foire à l'encan,
Vont s' vautrer dans la couch' des croquants,
Quand les croquants en ont envie...
Mais la chair de Lisa, la chair fraîch' de Lison
(Que les culs cousus d'or se fass'nt une raison!)
N'a jamais accordé ses faveurs
A contre-sous, à contrecoeur...
Les fill's de bonne vie ont le coeur consistant
Et la fleur qu'on y trouve est garanti' longtemps,
Comm' les fleurs en papier des chapeux,
Les fleurs en pierre des tombeaux...
Mais le coeur de Lisa, le grand coeur de Lison
Aime faire peau neuve avec chaque saison:
Jamais deux fois la même couleur,
Jamais deux fois la même fleur...
Le vieux Léon disque 5
Y'a tout à l'heur'
Quinze ans d' malheur
Mon vieux Léon
Que tu es parti
Au paradis
D' l'accordéon
Parti bon train
Voir si l' bastrin-
gue et la java
Avaient gardé
Droit de cité
Chez Jéhovah
Quinze ans bientôt
Qu' musique au dos
Tu t'en allais
Mener le bal
A l'amical'
Des feux follets
En cet asile
Par saint' Cécile
Pardonne-nous
De n'avoir pas
Su faire cas
De ton biniou.
C'est une erreur
Mais les joueurs
D'accordéon
Au grand jamais
On ne les met
Au Panthéon
Mon vieux tu as dû
T' contener du
Champ de navets,
Sans grandes pom-
pe' et sans pompons
Et sans ave
Mais les copains
Suivaient l' sapin
Le coeur serré
En rigolant
Pour fair' semblant
De n' pas pleurer
Et dans nos coeurs
Pauvre joueur
D'accordéon
Il fait ma foi
Beaucoup moins froid
Qu'au Panthéon.
Depuis mon vieux
Qu'au fond des cieux
Tu' as fait ton trou
Il a coulé
De l'eau sous les
Ponts de chez nous.
Les bons enfants
D' la ru' de Van-
ve à la Gaîté
L'un comme l'au-
tre au gré des flots
Fur'nt emportés
Mais aucun d'eux
N'a fait fi de
Son temps jadis
Tous sont restés
Du parti des
Myosotis
Tous ces pierrots
Ont le coeur gros
Mon vieux Léon
En entendant
Le moindre chant
D'accordéon.
Quel temps fait-il
Chez les gentils
De l'au delà
Les musiciens
Ont-ils enfin
Trouvé le la
Et le p'tit bleu
Est-c' que ça n' le
Rend pas meilleur
D'être servi
Au sein des vi-
gnes' du Seigneur
Si d' temps en temps
Un' dam' d'antan
S' laisse embrasser
Sûr'ment papa
Que tu r'grett's pas
D'être passé
Et si l' bon Dieu
Aim' tant soit peu
L'accordéon
Au firmament
Tu t' plais sûr'ment
Mon vieux Léon.
Le Père Nokl et la petite fille disque 5
Avec sa hotte sur le dos,
Avec sa hotte sur le dos,
Il s'en venait d'Eldorado,
Il s'en venait d'Eldorado,
Il avait une barbe blanche,
Il avait nom « Papa Gateau »,
Il a mis du pain sur ta planche,
Il a mis les mains sur tes hanches.
Il t'a prom'né' dans un landeau,
Il t'a prom'né' dans un landeau,
En route pour la vi' d' château,
En route pour la vi' d' château,
La belle vi' doré' sur tranche,
Il te l'offrit sur un plateau.
Il a mis du grain dans ta grange,
Il a mis les mains sur tes hanches.
Toi qui n'avais rien sur le dos,
Toi qui n'avais rien sur le dos,
Il t'a couverte de manteaux,
Il t'a couverte de manteaux,
Il t'a vetu' comme un dimanche,
Tu n'auras pas froid de sitôt.
Il a mis l'hermine à ta hanche,
Il a mis les mains sur tes hanches.
Tous les camé's, tous les émaux,
Tous les camé's, tous les émaux,
Il les fit pendre à tes rameaux,
Il les fit pendre à tes rameaux,
Il fit rouler en avalanches
Perl' et rubis dans tes sabots.
Il a mis de l'or à ta branche,
Il a mis les mains sur tes hanches.
Tire la bell', tir' le rideau,
Tire la bell', tir' le rideau,
Sur tes misères de tantôt,
Sur tes misères de tantôt,
Et qu'au-dehors il pleuve, il vente,
Le mauvais temps n'est plus ton lot,
Le joli temps des coudé's franches...
On a mis les mains sur tes hanches.
Le bistrot disque 6
Dans un coin pourri
Du pauvre Paris,
Sur un' place,
L'est un vieux bistrot
Tenu pas un gros
Dégueulasse.
Si t'as le bec fin,
S'il te faut du vin
D' premièr' classe,
Va boire à Passy,
Le nectar d'ici
Te dépasse.
Mais si t'as l' gosier
Qu'une armur' d'acier
Matelasse,
Goûte à ce velours,
Ce petit bleu lourd
De menaces.
Tu trouveras là
La fin' fleur de la
Populace,
Tous les marmiteux,
Les calamiteux,
De la place.
Qui viennent en rang,
Comme les harengs,
Voir en face
La bell' du bistrot,
La femme à ce gros
Dégueulasse.
Que je boive à fond
L'eau de tout's les fon-
tain's Wallace,
Si, dès aujourd'hui,
Tu n'es pas séduit
Par la grâce.
De cett' joli' fé'
Qui, d'un bouge, a fait
Un palace.
Avec ses appas,
Du haut jusqu'en bas,
Bien en place.
Ces trésors exquis,
Qui les embrass', qui
Les enlace ?
Vraiment, c'en est trop !
Tout ça pour ce gros
Dégueulasse !
C'est injuste et fou,
Mais que voulez-vous
Qu'on y fasse ?
L'amour se fait vieux,
Il a plus les yeux
Bien en face.
Si tu fais ta cour,
Tâch' que tes discours
Ne l'agacent.
Sois poli, mon gars,
Pas de geste ou ga-
re à la casse.
Car sa main qui claqu',
Punit d'un flic-flac
Les audaces.
Certes, il n'est pas né
Qui mettra le nez
Dans sa tasse.
Pas né, le chanceux
Qui dégèl'ra ce
Bloc de glace.
Qui fera dans l' dos
Les corne' à ce gros
Dégueulasse.
Dans un coin pourri
Du pauvre Paris,
Sur un' place,
Une espèc' de fé',
D'un vieux bouge, a fait
Un palace.
L'orage disque 6
Parlez-moi de la pluie et non pas du beau temps,
Le beau temps me dégoute et m' fait grincer les dents,
Le bel azur me met en rage,
Car le plus grand amour qui m' fut donné sur terr'
Je l' dois au mauvais temps, je l' dois à Jupiter,
Il me tomba d'un ciel d'orage.
Par un soir de novembre, à cheval sur les toits,
Un vrai tonnerr' de Brest, avec des cris d' putois,
Allumait ses feux d'artifice.
Bondissant de sa couche en costume de nuit,
Ma voisine affolé' vint cogner à mon huis
En réclamant mes bons offices.
« Je suis seule et j'ai peur, ouvrez-moi, par pitié,
Mon époux vient d' partir faire son dur métier,
Pauvre malheureux mercenaire,
Contraint d' coucher dehors quand il fait mauvais temps,
pour la bonne raison qu'il est représentant
D'un' maison de paratonnerre. »
En bénissant le nom de Benjamin Franklin,
Je l'ai mise en lieu sûr entre mes bras calins,
Et puis l'amour a fait le reste !
Toi qui sèmes des paratonnerre' à foison,
Que n'en as-tu planté sur ta propre maison ?
Erreur on ne peut plus funeste.
Quand Jupiter alla se faire entendre ailleurs,
La belle, ayant enfin conjuré sa frayeur
Et recouvré tout son courage,
Rentra dans ses foyers fair' sécher son mari
En m' donnant rendez-vous les jours d'intempéri',
Rendez-vous au prochain orage.
A partir de ce jour j' n'ai plus baissé les yeux,
J'ai consacré mon temps à contempler les cieux,
A regarder passer les nues,
A guetter les stratus, à lorgner les nimbus,
A faire les yeux doux aux moindres cumulus,
Mais elle n'est pas revenue.
Son bonhomm' de mari avait tant fait d'affair's,
Tant vendu ce soir-là de petits bouts de fer,
Qu'il était dev'nu millionnaire
Et l'avait emmené' vers des cieux toujours bleus,
Des pays imbécile' où jamais il ne pleut,
Où l'on ne sait rien du tonnerre.
Dieu fass' que ma complainte aille, tambour battant,
Lui parler de la plui', lui parler du gros temps
Auxquels on a t'nu tête ensemble,
Lui conter qu'un certain coup de foudre assassin
Dans le mill' de mon coeur a laissé le dessin
D'un' petit' fleur qui lui ressemble.
Les illusions perdues disque 1
On creva ma première bulle de savon
Ya plus de cinquante ans, depuis je me morfonds.
On jeta mon Père Noël en bas du toit,
Ca fait* belle lurette, et j'en reste pantois.
Premier amour déçu. Jamais plus, officiel,
Je ne suis remonté jusqu'au septième ciel !
Le Bon Dieu déconnait. J'ai décroché Jésus
De sa croix: n'avait plus rien à faire dessus.
Les lendemains chantaient. Hourra l'Oural ! Bravo !
Il m'a semblé soudain qu'ils chantaient un peu faux.
J'ai couru pour quitter ce monde saugrenu
Me noyer** dans le premier océan venu.
Juste voguait par là le bateau des copains;
Je me suis accroché bien fort à ce grappin.
Et par enchantement, tout fut régénéré,
L'espérance cessa d'être désespérée.
Et par enchantement, tout fut régénéré,
L'espérance cessa d'être désespérée.
Variantes:
*: Voici belle lurette...
**: Me jeter dans...
Les oiseaux de passage disque 10
Poème de Jean RICHEPIN
Ô vie heureuse des bourgeois
Qu'avril bourgeonne
Ou que decembre gèle,
Ils sont fiers et contents
Ce pigeon est aimé,
Trois jours par sa pigeonne
Ca lui suffit il sait
Que l'amour n'a qu'un temps
Ce dindon a toujours
Béni sa destinée
Et quand vient le moment
De mourir il faut voir
Cette jeune oie en pleurs
C'est la que je suis née
Je meurs presd de ma mère
Et je fais mon devoir
Elle a fait son devoir
C'est a dire que Onques
Elle n'eut de souhait
Impossible elle n'eut
Aucun rêve de lune
Aucun désir de jonque
L'emportant sans rameurs
Sur un fleuve inconnu
Et tous sont ainsi faits
Vivre la même vie
Toujours pour ces gens là
Cela n'est point hideux
Ce canard n'a qu'un bec
Et n'eut jamais envie
Ou de n'en plus avoir
Ou bien d'en avoir deux
Ils n'ont aucun besoin
De baiser sur les lèvres
Et loin des songes vains
Loin des soucis cuisants
Possèdent pour tout coeur
Un vicere sans fièvre
Un coucou régulier
Et garanti dix ans
Ô les gens bien heureux
Tout à coup dans l'espace
Si haut qu'ils semblent aller
Lentement en grand vol
En forme de triangle
Arrivent planent, et passent
Où vont ils? ... qui sont-ils ?
Comme ils sont loins du sol
Regardez les passer, eux
Ce sont les sauvages
Ils vont où leur desir
Le veut par dessus monts
Et bois, et mers, et vents
Et loin des esclavages
L'air qu'ils boivent
Ferait éclater vos poumons
Regardez les avant
D'atteindre sa chimère
Plus d'un l'aile rompue
Et du sang plein les yeux
Mourra. Ces pauvres gens
Ont aussi femme et mère
Et savent les aimer
Aussi bien que vous, mieux
Pour choyer cette femme
Et nourrir cette mère
Ils pouvaient devenir
Volailles comme vous
Mais ils sont avant tout
Des fils de la chimère
Des asoiffés d'azur
Des poètes des fous
bis
Regardez les vieux coqs
Jeune Oie édifiante
Rien de vous ne pourra
monter aussi haut qu'eux
Et le peu qui viendra
d'eux à vous
C'est leur fiante
Les bourgeois sont troublés
De voir passer les gueux
La Femme D'Hector
Words and lyrics : Georges BRASSENS
Intro :
D - A7 - D - A7
=20
D A7
1. En notre tour de babel
D A7
laquelle est la plus belle
D A7
la plus aimable parmi
D F#7
les femmes de nos amis?
F#7 Bm
Laquelle est notre vrai nounou
F#7 G
La p'tite soeur des pauvres de nous
G =20
Dans le guignon toujours presente
F#7 (Break) F#7
Quelle est cette fee bienfaisante
CHORUS
Em F#7 Bm
C'est pas la femme de bertrand
F#7 =20
Pas la femme de gontrand
Bm
Pas la femme de pamphile
Em A7 D
C'est pas la femme de firmin
Em
Pas la femme de germain
Em A7 D
Ni celle de benjamin
G A7 D
C'est pas la femme d'honore
B7 Em
Ni celle de desire
F#7 Bm
Ni celle de teophile
Em F#7 Bm
Encore moins la femme de nestor
F#7 Bm A7 (Bm on last chorus)
Non, c'est la femme d'hector.